2006
France
32min - Video - 1.33 - Color - Documentary
Original language :French
Cast
Alain Cavalier
Credits
Director: Alain Cavalier
Screenplay: Alain Cavalier
Editing: Alain Cavalier
LIEUX SAINTS
a film by :Alain Cavalier
Toilets, loos, lavatories, bogs and johns were places of refuge when I was young. Along with the end of the garden. I thought I had secrets, thoughts and things others must not know. Else danger.Confident solitude, well-being, required a door you could lock. And still today. I became a fi lm-maker. Toilets were made to be fi lmed. Straightforward and functional, endlessly different, the size, the angles, the sounds, everything about them begged to be caught and canned. For one of my fi lms, I asked the Railway Board to transport the components of a genuine train lavatory into the studio. I’ve rarely been near a toilet, public or private, without locking myself in with my camera. In the hope that some invisible connection between spirit of place and my sense of the day will germinate. In these places of rest, as Americans call them, I often remember Pascal’s insistence that «The Maker of Angels is also a Maker of Beasts», a phrase capable of infi nite interpretation, according to taste, that helps shift my camera down, up, across… My mother’s death, not long past, exercises a transformation. The shots burst beyond childhood. What was before is gone – and with it, perhaps, my fondness for loos. Henceforth, they shall be nothing more than places of ease, places of return – to dust.
Les toilettes, les cabinets, les W.C., les chiottes ont été, avec les fonds de jardins, les refuges de mon enfance. Je croyais avoir des secrets : objets ou pensées. Les autres devaient les ignorer. Sinon, danger. Dans ces endroits clos, solitude pleine d’affirmation et de bien-être. J’ai gardé le pli. Devenu cinéaste, les toilettes se sont imposées comme un lieu construit pour être filmé. La simplicité de la fonction, les variations, les volumes, les axes, les bruits, tout y invite à des emboîtages cinématographiques. Dans un de mes films de fiction, j’ai même demandé à la Société Nationale des Chemins de Fer d’apporter au studio les éléments réels d’une toilette de train. Je suis rarement proche d’une toilette publique ou privée sans m’y enfermer avec ma caméra. Dans l’espoir d’un lien imprévisible entre l’endroit et mon sentiment du jour. Souvent me revient, dans ces lieux d’aisance, cette phrase de Pascal à variations sans fin selon chacun : « Qui fait l’ange fait la bête ». Elle m’aide a nourrir un mouvement entre le haut, le bas, l’horizontal. La mort récente de ma mère assure la métamorphose des plans pour qu’ils dépassent l’enfance. C’est l’effacement de l’ancien, peut-être aussi de mon attachement pour les toilettes. Elles deviendraient plus simplement lieu d’acceptation et de retour à la poussière.